BGL BNPPARIBAS Headquarters
Concevoir un projet d’architecture qui recherche l’adéquation entre d’une part l’intégration au lieu, le programme, les contraintes réglementaires mais compose également avec des asprirations conceptuelles résolument tournées vers le futur, mener une réflexion profonde sur le thème de l’énergie, tant du point de vue de la mise en oeuvre, du fonctionnement que pour l’entretien des bâtiments, tout en parvenant à répondre à l’appel du lieu, à cette situation exceptionnelle en “porte d’entrée” sur le site. Voilà en quelques mots le défi que nous avons tenté de relever en recherchant continuellement à maintenir l’équilibre entre toutes ces exigences.
Un premier regard se pose sur la manière de développer une architecture traduisant le plus justement possible une image “contemporaine” de la banque récemment fusionnée et de ses nouvelles aspirations en matière de communication, de l’identité nouvelle qu’elle veut transmettre. Support de communication, le geste architectural est la matérialisation d’une idée, d’une ligne de force, elle transmet un message. C’est un moyen pour l’entreprise de communiquer sur elle, sur sa relation au monde.
L’appel du lieu, ce lieu sur lequel le projet à la chance de s’établir constitue une chance exceptionnelle, en porte d’entrée sur ce plateau qui est aujourd’hui une vitrine sur le monde. Cette nouvelle architecture va bénéficier d’une résonnance, d’un rayonnement ïnoui comme peut en jouir aujourd’hui la Philharmonie, ou les tours, éléments qui constituaient jusqu’alors la seule porte symbolique sur le site du Kirchberg. Aujourd’hui, c’est avec des éléments en présence, tels que la nouvelle gare intermultimodale de lux expo que le projet devra composer pour créer cette deuxième “porte d’entrée” qui dialoguera avec son homologue à l’autre extrémité du site.
La Porte de Luxembourg prend naissance.
Le parti architectural est d’instituer un signal fort, donnant une image dynamique mais néanmoins économique, par un vocabulaire de formes simples qui évoluent, se profilent pour conférer une énergie positive. Un triptyque de verre se tend vers le ciel, concentrant son emprise au sol pour ainsi dégager le maximum d’espace libre pour le projet paysager qui tiendra une place déterminante dans la conception du projet. Ce triptique de verre et de béton semble à peine surgit des profondeurs du plateau, de cette histoire récente où les cultures maraîchères constituaient alors l’unique paysage. Portant sur lui les fragments de cette nature qu’il a déracinée au passage, le projet se veut intrinsèquement “lié” à ce substrat, à cette succession de strates de l’histoire : des champs de culture maraîchères aux jardins dessinés par Jacques Wirtz. L’architecture ainsi que le projet paysager affiche clairement ce parti de l’insertion au paysage mouvant, racontant l’histoire du lieu. On retrouve le jardin en façade, un jardin vertical “suspendu” pour le socle du bâtiment et du verre sérigraphié pour les tours. Des sérigraphies qui reprennent le thème du jardin, de la nature, que l’on retrouve omniprésente dans le projet comme une toile unificactrice…
Une toile à travers laquelle la nature semble vouloir surgir de partout, s’infiltrant entre les dalles et les joints, elle s’impose et de ce substrat naturel jaillissent les constructions qui se dressent vers le ciel. Ce bâtiment est une opportunité unique pour l’institution financière de transmettre un message, d’être le porte-paroles de valeurs nouvelles traduisant un état d’esprit qui évolue vers l’humain, vers le respect de la nature en général.
“Ce que j’attends de la nature en général et plus encore de la nature en ville puisque j’y passe la plupart du temps, c’est qu’elle me rappelle les deux temps: le temps qu’il fait et le temps qui passe. Qu’elle me rappelle que nous humains, même animaux, n’avons pas le monopol du vivant. Qu’elle me rappelle à la fois la fragilité et l’obstination. Donc, j’ai besoin de la nature en ville pour ne pas me sentir coupé de liens avec ce que je considère comme vraiment du fondamental.”